Régalien

Emeutes urbaines : Deux France face à face ? Première partie

Première partie:  » Peut-on parler de violences policières ? »

Nul peut ne pas être au courant, de ce qui monopolise l’actualité, depuis maintenant plusieurs jours et qui secoue profondément le pays. La mort d’un jeune de 17 ans, Nahel Merzouk, tué par un policier ce mardi 27 juin, suite à un refus d’obtempérer,  a provoqué de profonds remous dans le pays, donnant lieu à des émeutes urbaines, ayant lieu chaque nuit, et ce, depuis le 27 juin. Ces émeutes urbaines se sont avérées d’une violence extrême, puisqu’elles ont, à ce jour, blessé  515 membres des forces de l’ordre alors qu’en 2005, des événements similaires accusaient un bilan de 224 blessés au bout de 3 semaines. Avec un pic de violences lors de la nuit du 29 au 30 juin, la France a été le théâtre de violences envers les policiers, mais aussi de scènes de dégradation intenses, notamment d’incendies d’Ecoles, gymnases, mairies, commissariats et de commerces, avec, en prime, des pillages. Rarement le pays n’a été autant embrasé, sortant à peine de longs mois de crise sociale et politique, marqués, eux aussi, par la violence. Des violences totalement inacceptables, fruits d’une délinquance juvénile mais aussi d’une extrême gauche, qui depuis le début des événements, ne fait que souffler sur les braises, cherchant à assouvir leurs désirs révolutionnaires et à jeter l’opprobre sur tout le corps des forces de l’ordre. Analyser cet événement ne peut se faire en 5 minutes, puisqu’il est à la fois nécessaire de se remémorer clairement les origines de ces émeutes, à savoir, la mort d’un adolescent, qui, rappelons-le tout de même, était en infraction, tout en prenant en compte le fait que les événements nocturnes que nous connaissons, n’ont que peu avoir avec la mort de Nahel Merzouk. Il est aussi essentiel de repenser cet événement dans une perspective beaucoup plus large qui est le problème de nos banlieues en France et ce que cela représente et va représenter comme enjeux dans les années à venir.

Un refus d’obtempérer à l’origine de tout

Pour rappel, ce mardi 27 juin, à Nanterre, un adolescent âgé de 17 ans, nommé Nahel Merzouk, conduisant alors sans permis et sur une voie de bus, a été arrêté par deux policiers. Alors qu’il était tenu de s’arrêter, l’adolescent a finalement choisi de redémarrer sa voiture, le policier ayant alors choisi de tirer et a abattu, accidentellement, le jeune homme, décédé par la suite. Il est important de se remémorer le fait que Nahel Merzouk n’en était pas à son premier délit, et que le samedi précédent l’évènement, il était en garde à vue !

Il est important d’avoir tout ce court historique en mémoire, pour prendre de la distance par rapport à ce qu’il se dit dans les médias. Quand Kylian Mbappé parle du jeune homme décédé en employant l’expression « petit-ange », il est bon de rappeler que c’est loin d’être le cas. Il est aussi bon de prendre beaucoup de distance par rapport aux déclarations, notamment de la mère du défunt, qui sous-tendraient que le policier a choisi délibérément d’abattre un jeune homme. Rappelons-le, il s’agit d’un homicide, certes, mais avant tout, d’un incident et non d’une volonté délibérée de donner la mort. Ce n’est pas un assassinat ni un meurtre.

De même, il est évident que le policier en question, a fait une erreur en abattant ce jeune et rien ne justifie la mort d’un adolescent de 17 ans ; il est aussi essentiel de replacer cet événement en perspective. Premièrement, si rien n’excuse la mort de ce jeune, il est bon de rappeler que ci Nahel Berzouk n’avait pas été présent sur une voie de bus et n’avait pas conduit sans permis ce 27 juin, rien de tout cela ne serait arrivé. Il serait bon d’appliquer ce rappel à l’ensemble des morts données suite à un refus d’obtempérer : encore une fois, rien ne doit justifier la mort d’un individu, mais s’il n’y a pas de délit, il n’y a aucune raison de craindre la mort.

La loi de 2017

Deuxièmement, il serait aussi important de rappeler que jeter l’opprobre sur toute une profession quand nous parlons du fait d’un seul individu, c’est, très largement superficiel, et surtout complètement injuste. Rappelons que les forces de l’ordre, sont ceux qui étaient applaudies en 2015, à la suite des attentats, ceux qui ont sauvé la vie de milliers de français et qui, chaque jour, sauvent la vie de citoyens. Est-ce que le comportement du policier, ce 27 juin, est excusable ? Bien évidement que non ! Est-elle compréhensible ? Il serait bon de se remémorer le fait que nos agents des forces de l’ordre sont confrontés à des cas extrêmes, quasi-quotidiennement : la violence et la misère sociales, les insultes, la haine… Nos policiers ne sont que maltraités part une partie de la population, la même qui se plaint par ailleurs, des dites « violences policières ». Est-ce que ce policier a bien réagi ? La réponse est évidemment négative, mais rappelons, une chose, que se serait-il passé si ce policier avait laissé partir le jeune et si un passant traversait à ce moment ? Aujourd’hui, nous aurions, en une du 20 heures sur toutes les chaines : « Scandale : un policier laisse partir un jeune de 17 ans, fauchant dans sa folie un passant. Tout de suite, nous recevons Jean-Luc-Mélenchon pour nous faire part de son incompréhension face à cette police milicienne qui ne protège pas la population ! ».

Aujourd’hui, une loi est dans le viseur de la NUPES, la loi dite «Cazeneuve » de 2017, qui, en clair, assouplit le régime de légitime défense des policiers et leur permet de tirer sur des personnes dans des véhicules. Il est plus qu’hilarant de constater que la gauche réclame la fin d’une loi qui a été adoptée… lorsque François Hollande était aux commandes ! De même, il est essentiel de rappeler l’origine de cette loi plus que nécessaire : elle est née après les attentats du 14 juillet 2016, à Nice. Rappelez-vous : un camion avait foncé délibérément sur la Promenade des Anglais, le jour de la fête nationale (faisant 80 morts) et la police, à cette époque, n’avait pas pu abattre le chauffard, puisque seuls les gendarmes le pouvaient, à cet instant. Vous comprenez aisément le risque auquel nous expose la gauche en réclamant l’abrogation de cette loi.

De même, le nouveau carcan de la gauche, serait de déclarer que l’une des causes des violences actuelles, en plus de la brutalité, ce serait un prétendu « racisme » de la police. Des professeurs de droits très idéologisés ainsi que des associations, évoquent souvent ce qui serait un « contrôle au faciès », qui ferait que les personnes de couleur ou étrangères seraient beaucoup plus contrôlées que les personnes blanches. A ce jour, des associations déposent des recours devant l’ONU pour changer les pratiques. Une seule remarque : à ce jour, aucune étude, aucun chiffre, ne prouve qu’il existe un contrôle au faciès en France et encore moins, un racisme systémique au sein de la police.

Dans nos malheurs, nous voyons des institutions internationales,  à l’image de l’ONU, qui viennent souffler sur les braises en dénonçant des pratiques « profondément racistes » dans la police française, et ce, sans donner aucune leçon, à des pays très démocratiques qui font partie de cette institution, à l’image de la Russie, le Vénezuela, la Corée du Nord… Quand bien même, il est curieux que l’ONU donne des leçons à la police française, sans en donner aux Etats-Unis, pays dans lequel les Afro-américains ont 2,5 fois plus de chances d’être tués et où un ratio 30 afro-américains pour 1 million ont été tués durant l’année 2020 : et dire que le New-York Times a aussi eu le culot de produire des articles vilipendant la police française.

Une fracture entre la police et la population ?

A ce jour, tous les médias, parlent, d’une soi-distance « fracture » entre la police et la population (ou entre la police et la jeunesse). Premièrement, il serait bon de rappeler que ce n’est pas la « jeunesse » qui brûle des voitures les soirs depuis 5 jours, mais bien l’extrême minorité de celle-ci. En revanche, une chose est sûre, plusieurs instituts de sondage le prouvent, si la confiance dans certaines institutions (justice, gouvernement…) s’érode au sein de la population, ce n’est pas le cas de la police, qui est toujours l’institution qui inspire le plus la confiance à celle-ci : 7 français sur 10 faisaient ainsi confiance à la police en Mars 2023 (source : Elabe). En revanche, quand nous voyons que 60 % des policiers ont choisi de voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle (Cevipof), il y a un bien une défiance de la police envers l’Etat et l’impression que ce dernier ne parvient plus à assurer son rôle protecteur. Sans tomber dans la démagogie, il serait bon de prendre des mesures efficaces pour protéger la police. Il est bon de rappeler  que, en mars 2023, des députés du groupe Horizon (qui, rappelons-le est membre de la majorité présidentielle) ont porté une proposition de loi de lutte contre la récidive, qui comportait plusieurs mesures pertinentes, dont une, qui est l’instauration de peines minimales pour l’agression d’agents publics… Les autres partis de la majorité se sont empressés de critiquer cette loi en déclarant que les « peines plancher, ça ne fonctionne pas », ce, en omettant un détail, le texte ne voulait, en aucun cas, revenir aux peines plancher de Nicolas Sarkozy, qui concernaient tous les récidivistes (loi Dati 2007), qui, effectivement, elles, étaient inefficaces. Est-ce que le dispositif prévu par la proposition de loi aurait été efficient ? Nul ne peut le savoir, si nous ne l’expérimentons pas ! En tous cas, une chose est sûre, il est plus que temps de protéger nos forces de l’ordre, car, lors de chaque mobilisation exceptionnelle depuis mardi, ce sont des agents blessés et épuisés qui vivent un enfer au quotidien. Hier, la police était applaudie, depuis plusieurs années : les mouvements sociaux divers : gilets jaunes, retraites et aujourd’hui les émeutes urbaines, ont eu raison de cet état de grâce, s’en prendre aux forces de l’ordre est devenue quelque chose de presque anodin. Il faut une réponse étatique. Il en va de même pour les agressions d’élus, devenues systématiques, comme nous avons pu le voir récemment avec le maire d’Haÿ-les-Roses, attaqué à son domicile : il faut une réponse digne à ces faits insupportables. Enfin, nous ne pouvons pas faire abstraction d’interroger l’autorité de l’Etat, qui, nous le voyons depuis une semaine, est en profonde disparition. Comment expliquer que des jeunes de 12-13 ans parfois, soient attrapés en train de brûler des voitures ou de piller ? Comment expliquer qu’un adolescent de 17 ans soit interpellé trois jours après une garde à vue en situation de conduite sans permis ?  C’est bien cela la cause de l’embrasement, une police qui réagit parfois mal, face à des individus, de surcroit jeunes, qui ne respectent plus l’Etat et ses symboles. Agresser un policier dans les années 1980 était impensable, ne l’oublions jamais. Il est essentiel, non pas de créer de nouvelles lois, mais bien de veiller à ce que les peines prononcées soient appliquées, rien de plus. Il est aussi essentiel de ne jamais oublier que les forces de l’ordre, sont, avant tout, ceux qui nous protègent, tous. Les forces de l’ordre sont aujourd’hui critiquées par une extrême gauche, minoritaire mais très bruyante, avec en tête, Jean-Luc Mélenchon qui s’est illustré pour ses propos honteux comme, en Juin 2022: « La police tue ». La France Insoumise est un parti qui depuis plusieurs années, ne fait que, par ses propos et ses actions, légitimer la violence envers les élus. Comment s’étonner que des élus soient agressés quand des députés posent avec un ballon à l’effigie d’un ministre, quand un député LFi traite un ministre « d’assassin », quand les députés LFI refusent d’appeler au calme ?

Voilà ce qui était à dire dans un premier temps en ce qui concerne les émeutes que nous connaissons depuis ce mardi, la seconde partie s’intéressera aux conséquences futures des événements que nous connaissons et à la politique de la ville.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *