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Guerre Israël-Hamas :  évitons les postures simplistes !

C’est malheureusement l’événement qui domine l’actualité internationale depuis trois, le regain des tensions autour de la bande de Gaza, suite à une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a donné lieu à deux contre-attaques Israéliennes, dont un blocus sur la bande de Gaza. Pour mémoire, le 7 octobre 2023, a eu lieu une attaque du Hamas au lance-roquette, suivi par des bombardements constants dans le sud d’Israël (la ville de Tel-Aviv est particulièrement ciblée par les roquettes) :des tirs de roquette ont tout d’abord été effectués envers les positions, les aéroports, puis un attentat au lance-roquette a eu lieu lors d’une rave party, provoquant la mort de 260 Israéliens. Du coté Israélien, la réplique s’est faite sentir immédiatement par des frappes menées par Israël sur la bande de Gaza puis par un blocus total  entamé depuis le 9 Octobre et depuis le 27 Octobre, par une intensification remarquée des bombardements Israéliens. Dans le sud d’Israël, les bombardements du Hamas se poursuivent de manière assez régulière. A ce jour, cette nouvelle guerre, a provoqué la mort de 1400 civils  côté Israélien et 8000 du côté Palestinien.  Cette guerre est une nouvelle étape dans le conflit Israélo-Palestinien, éminemment complexe et qui dure depuis 1948. Pour mémoire, le Hamas est une organisation terroriste, nationaliste Palestinienne, antisémite, antisioniste et islamiste. Le but de cet article n’est pas d’expliquer en profondeur le conflit Israélo-Palestinien, ce serait littéralement infaisable, tant ce conflit est alambiqué, néanmoins, rappeler quelques bases, pour notamment commenter les réactions politiques en France de cette attaque, particulièrement du côté de la France Insoumise qui fait preuve d’un raisonnement particulièrement binaire. Les « colonisateurs » Israéliens, le prétendu « nettoyage ethnique » voire « génocide » est souvent dénoncé, en revanche,  il est beaucoup plus difficile pour les élus en question de simplement reconnaître le caractère terroriste des attaques du Hamas.  Souvenons-nous par exemple des communiqués Insoumis le lendemain de l’attaque du Hamas :

  • Louis Boyard a par exemple, publié, le 7 octobre un long communiqué, dans lequel il condamne… la colonisation Israélienne et le comportement de la France qui renverrait « dos à dos » la violence de « l’Etat Israélien » et de « groupes armés palestiniens » (notez qu’il ne cite pas le nom du Hamas).  Seulement 2 jours, après il publie un autre communiqué dans lequel il évoque un « crime de guerre » de la part du Hamas, en y consacrant deux lignes mais
  • Mathilde Panot : « L’offensive armée menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation Israélienne à Gaza […] nous déplorons les morts Israéliens et Palestiniens ». A aucun moment, il n’y a condamnation de la violence du Hamas.
  • Mélenchon : « Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques. »

L’outrance a continué depuis, Danièle Obono a qualifié le Hamas de « mouvement de résistance » avec une branche armée. Ce que nous comprenons donc en écoutant religieusement (sans mauvais jeu de mots) les paroles des députés insoumis, c’est que le responsable de ce conflit serait Israël avant tout, et que le Hamas (qui n’est pas une organisation terroriste vous l’aurez compris, bien qu’elle soit reconnue comme telle par l’Union Européenne) ne serait qu’un mouvement de résistance à ladite « colonisation » Israélienne. Ce que nous allons voir, c’est que cette vision, très simpliste est très loin de la réalité et que considérer ce conflit de manière manichéenne est particulièrement dangereux.

Petite contextualisation

Tout d’abord, il est essentiel de contextualiser les événements à Gaza depuis le 7 Octobre. Comme dit précédemment, cet article ne sera pas un résumé du conflit Israélo-Palestinien, tout simplement parce que c’est impossible et qu’il est sans doute plus intéresser d’émettre un avis critique sur ce que nous entendons aujourd’hui dans les médias mais aussi de la part des politiques à propos de cette guerre.

Pour résumer brièvement, le conflit israélo-palestinien oppose l’Etat d’Israël à la Palestine, un Etat reconnu par 70 % des pays membres de l’ONU.  La Palestine, revendique l’établissement de son territoire sur la bande de gaza et la Cisjordanie, territoires actuellement occupés par Israël.

Cette attaque du Hamas prend naissance dans un contexte particulier, celui du Blocus de Gaza. Là encore pour résumer, depuis 2007, Israël impose un blocus sur la bande de Gaza, depuis qu’en 2006, le Hamas y ait pris le pouvoir via des élections législatives ayant eu lieu la même année. Lors de ce scrutin s’opposaient deux forces politiques : la Fatah, qui était au pouvoir au moment de cette élection et le Hamas. Ce blocus, que nous pouvons aussi qualifier de siège, toute aide humanitaire est empêchée d’être ravitaillée sur la bande de Gaza, cela inclut le fait que cette zone ne peut importer quasiment aucun produit commercial. Du côté Israélien, ce blocus est justifié par le fait qu’il faille empêcher la livraison de matériels militaires au Hamas.

La question que nous pourrions nous poser, est, pourquoi est-ce que Israël s’en prend ainsi à la bande de Gaza et surtout à la population résidant à cet endroit ? C’est ici qu’intervient le discours profondément manichéen de l’extrême gauche française considérant qu’Israël est l’Etat méchant qui persécute les pauvres Palestiniens. Bien que la méthode Israélienne soit largement contestable, puisqu’elle fait de la population de Gaza des dégâts collatéraux. Néanmoins, il faut rappeler la nature du Hamas et sa différence avec le Fatah (qui rappelons-le, était toléré par Israël jusqu’à ce qu’il perdre le pouvoir en 2006). Le Fatah, est un mouvement nationaliste Palestinien, mais qui défend une solution à deux Etats, soit la coexistence de deux Etats, côte à côte, Israël et Palestine (cette dernière serait donc établie sur les zones de Jérusalem-Est, de Gaza et de Cisjordanie). Le Hamas,  à l’inverse est un mouvement islamiste, qui refuse de reconnaître Israël, qui veut détruire ce pays et qui à l’inverse du Fatah, défend une idéologie antisémite. Si l’UE ne remet pas en cause la régularité des élections en 2006, elle  refuse cependant d’en reconnaître les résultats, puisque le Hamas est une organisation terroriste aux yeux des institutions européennes. Nous pouvons ainsi considérer que l’action d’Israël est une « punition collective » (telle que qualifiée en droit international public) imposée à la population qui a délibérément choisi de porter le Hamas au pouvoir. Après les attaques récentes en Israël de la bande de Gaza, un blocus plus radical a été imposé, supprimant tout approvisionnement en eau, gaz, électricité et surtout nourriture. Pour résumer, est-ce que la décision d’Israël de bloquer la bande de Gaza est contestable ? Bien évidemment que oui, mais il est nécessaire de rappeler la nature du Hamas, avant tout un mouvement antisémite et terroriste, qui a longtemps nié l’holocauste allant jusqu’à établir une loi en 2009 qui interdit dans les écoles l’enseignement de cette phase épouvantable de l’Histoire. En 2021, le ministre de l’intérieur du Hamas a appelé à couper la tête des juifs de Jérusalem.

Ainsi, il est bon de rappeler que la guerre que mène Israël à Gaza, particulièrement depuis 3 semaines mais plus largement depuis 2006, est une guerre contre le terrorisme. A ce jour, nous comptons 220 otages israéliens, 1400 familles endeuillées. Comment pourrions-nous expliquer le renoncement à toute riposte à ces familles d’otages ou endeuillées ? Aujourd’hui, nous constatons que la compassion de la gauche est à sens unique : elle est systématiquement orientée envers les victimes Palestiniennes tout en omettant le sort réservé aux Israéliens qui subissent des bombardements quotidiens.

En droit, les mots ont un sens

Nous pourrions poursuivre cette analyse en disant que les mots ont un sens : Au lendemain du 7 Octobre,  La France Insoumise, en grande majorité, a refusé de qualifier de « terrorisme » les actes commis par le Hamas, préférant parler de « crimes de guerre », au même titre qu’Amnesty International. Ce choix de mots est loin d’être anodin et semble en dire long sur l’idéologie que portent ces organisations. Selon le droit international humanitaire, un « crime de guerre » c’est un crime commis par une armée régulière, dans le cadre d’une guerre, envers des civils, qui en quelques sortes des « dégâts collatéraux », lors d’un conflit armé régulier. Ici, nous parlons, d’actes armées qui ciblent délibérément des civils, ceci n’entrant en aucun cas dans le cadre du droit international humanitaire. Ainsi contrairement à ce qu’affirment Amnesty International mais aussi la France Insoumise, les actes commis par le Hamas le 7 Octobre, ne sont pas des « crimes de guerre » puisqu’ils ne rentrent pas dans le cadre du droit international humanitaire (un massacre de civils innocents lors d’une rave party n’en fait évidemment pas partie), le fait qu’une association qui prétende défendre les droits de l’Homme est à la fois étonnant et pose de réelles questions sur sa véritable intention, concernant la France Insoumise, rien n’est plus surprenant de la part de cette mouvance.

De même, l’extrême gauche insoumise, toujours elle,  emploie des mots choquants pour qualifier la riposte Israélienne, notamment le terme « nettoyage ethnique », ou encore a participé à des manifestations lors desquelles les actes israéliens étaient qualifiés de « génocide ». Ceci est aussi totalement infondé en droit international humanitaire, l’objectif Israélien est de riposter face au Hamas, et d’en finir avec cette organisation terroriste, en aucun cas de s’en prendre directement à des civils. En aucun cas, les actes israéliens ne sont motivés par une épuration ethnique quelconque. Les actes Israéliens sont, en l’occurrence, des crimes de guerre.  Bien que cela n’enlève rien à la contestabilité de la méthode Israélienne, il est bon de qualifier les termes en droit. Parler de « crimes de guerre » au lieu de terrorisme, c’est minimiser les actes commis par le Hamas, parler de « génocide » pour qualifier les actes Israéliens, c’est exagérer la situation. Cela en dit beaucoup sur les intentions d’une partie de la gauche en France, obligée de répondre à sa clientèle banlieusarde.

Quelle position pour l’UE ?

La question que maintenant tout le monde devrait se poser, c’est : comment doivent se positionner la France et l’UE pour ce conflit ?

La position des USA semble être parfaite. Quand la gauche en France réclame un cessez le feu immédiat, il est bon d’avoir en tête le contexte :  Le Hamas a frappé des civils innocents et détient des otages. Ainsi, comme l’a dit Joe Biden, la condition sine qua non, préalable à tout cessez-le-feu, c’est la libération des otages, c’est cette position là que devrait défendre la France. Avoir une position équilibrée, n’est pas de défendre un cessez-le-feu immédiat, puisque ce serait à la fois indécent envers les civils Israéliens et mettrait sur le même pied, un Etat démocratique et un groupe terroriste. Néanmoins, sachant que cette guerre va perdurer, il est essentiel d’accorder une aide humanitaire aux civils Palestiniens, car si le Hamas n’est pas Palestine, l’inverse est vrai également.  Enfin, beaucoup ont raillé la proposition d’Emmanuel Macron de créer une « coalition internationale contre Le Hamas ». Si l’idée peut paraître sortie du chapeau, elle est néanmoins nécessaire, l’Etat islamique et le Hamas partageant la même vocation,  la mise en place d’un Etat religieux, où les principes moraux et politiques sont dictés par la loi islamique ; il paraît fondamental alors d’élargir la coalition Anti-Daesh à la lutte contre le Hamas. Néanmoins,  tout soutien ne peut être inconditionnel, et la ligne française et européenne doit rappeler que la riposte israélienne doit se faire dans le respect du droit international humanitaire.

Finalement, ce que nous comprenons avec ce qu’il se passe actuellement, c’est que le fondement du problème, c’est l’échec de la solution à deux Etats, pourtant prônée depuis 1947 et normalement concrétisée depuis 1993 et les accords d’Oslo, qui n’ont jamais été appliqués. Ceci sera l’objet du prochain article. Petite avant-première : non Israël n’est pas la seule responsable de l’échec des accords d’Oslo. Ce que nous voyons néanmoins aujourd’hui, c’est que ni Israël, ni la Palestine ne semblent disposées à se remettre autour de la table, tant les deux pays sont aujourd’hui dirigés par des personnalités fortement opposées à la solution à deux Etats. Aujourd’hui, le raisonnement manichéen de l’extrême gauche, les indignations à sens unique envers les défunts Palestiniens, en omettant de préciser que le problème initial est une attaque terroriste faite par un groupe terroriste qui se sert des Palestiniens comme boucliers humains. Finalement, Israéliens et Palestiniens sont prisonniers d’une seule chose : le fanatisme religieux.

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