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Le nouveau chèque cadeau d’Emmanuel Macron : « l’indemnité inflation », c’est bientôt Noël ? Non c’est bientôt les élections….

Depuis quelques mois, les médias nous le répètent en boucle « le prix de l’essence explose » ; « le prix du gaz explose » ; « le prix de l’électricité explose »…  Cette montée des prix aurait, selon certains illuminés, pu être la cause d’un « retour des gilets jaunes ! ». En réalité, au mieux, cela aurait été un rassemblement, main dans la main, de quelques poignées d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, qui n’ont toujours pas compris que le pétrole se fait de plus en plus rare et logiquement plus l’offre diminue et plus le prix augmente, ça s’appelle la loi de l’offre et de la demande !  Face à cette crise, nous avons eu le droit à des tergiversations du gouvernement pendant 1 semaine : au début, celui-ci était favorable à la mise en place d’un « chèque carburant », puis, finalement, il était parti sur une taxe flottante pour que finalement, jeudi 21 Octobre, Jean Castex annonce une « indemnité inflation », de 100 euros. Alors, il faut être clair, ce n’est pas un chèque carburant puisque cela concerne tous ceux qui ont un revenu inférieur à   2000 euros par mois (y compris ceux qui n’ont pas de voiture….), les travailleurs  à la fois indépendants et salariés, ceux qui cumulent une pension de retraite et un emploi. En quelques sortes, l’Etat a choisi de donner 100 euros à toute une partie de la population, gratuitement et gentiment, que le personnel s’amuse ! Le coût estimé est de 3,8 milliards d’euros, cela dit, ce n’est pas très important quand le ministre de l’économie arrive à présenter un budget pour 2022 avec 8 % de déficit (et dire qu’en 2016 Bruno Le Maire voulait baisser de 90 milliards d’euros les dépenses publiques  pendant les primaires de la droite…).  

Mais l’opposition, elle aussi, a son chèque cadeau…

Visiblement, cette solution ne plaît pas aux forces d’opposition, il faut dire que face à Emmanuel Macron se trouvent des économistes en herbe : Jean-Luc Mélenchon, en tant que nostalgique de l’URSS qui se respecte,  qui prône de « bloquer les prix » de l’essence ; Marine Le Pen et Anne Hidalgo qui prônent de baisser la TVA sur l’essence (de la part de la candidate socialiste qui se dit aussi « écologiste » c’est étonnant…).  Soyons sérieux, baisser la TVA de 20 % à 5,5 % comme le prônent la présidente frontiste et la maire de Paris, c’est de la démagogie et rien d’autres : tout simplement car, la TVA représente 16,4 % du prix d’1 litre d’essence.  Nous allons faire un peu de mathématiques : la TVA est effectivement de 20 % sur le prix de l’essence, cela représente 16,4 % du prix d’1 litre d’essence. Le prix moyen du sans-plomb 95 est d’1 euro 50, la TVA représente très exactement, 25 centimes d’euros, si la TVA passe à 5,5 %, cela signifie que le montant de la TVA baisserait de 72,5 %, soit, la TVA s’élèverait  à 7 centimes d’euros. Marine Le Pen fait donc gagner à chaque français 18 centimes d’euros par litre, selon le JDN, chaque français, consomme 2,26 litres d’essences par jour, il gagnera donc 16 centimes à la journée,  soit 4€ 80  au mois et 57€60 à l’année ; . Vous pourrez donc remercier Marine Le Pen qui vous fera gagner au maximum 60 euros à l’année….

Les vraies solutions

Ce qu’il faut comprendre, c’est si la hausse du prix de l’essence est due à un redémarrage fort de l’activité économique (qui stagnait à cause de la pandémie) elle a vocation à s’inscrire dans la durée puisque le pétrole se fait de plus en plus rare,  Jean-Luc Mélenchon avec son « blocage des prix » ne semble pas l’avoir compris. Marine Le Pen et Anne Hidalgo ne semble pas avoir compris non plus que, même si on applique une TVA à taux réduits sur l’essence, cela n’empêchera le prix du baril d’augmenter. Mais Marine Le Pen, ne s’arrête pas à l’essence, elle propose également d’appliquer cette TVA à l’essence et au gaz (soyons fous !), la différence avec l’essence est que, effectivement, des taxes peuvent être baissées sur l’électricité et le gaz, une en particulier : la contribution tarifaire d’acheminement,  qui représente, sur une facture d’électricité de 1400 €, 30 euros et sur une facture de gaz du même montant : 33 euros. Mais pourquoi personne n’ose parler de cette taxe qui pourtant, pourrait être supprimée ? La raison est simple, cette taxe sert exclusivement à financer la caisse nationale du statut dit « IEG » en d’autres  termes, à financer les différents avantages et les régimes spéciaux de retraites des agents publics d’EDF, d’Engie, d’Enedis,etc … Il faut donc savoir que chaque français, quand il sa facture d’électricité, finance, entre-autres les avantages des employés d’EDF. Rien qu’en supprimant cette taxe, un français moyen pourrait  gagner 63 euros par an.

Par ailleurs, la TVA n’est pas la taxe la plus élevée sur l’électricité contrairement à ce que pense Marine Le Pen (une nouvelle fois, cela démontre que ses connaissances en matière d’économie sont quand-même très limitées), la taxe la plus élevée c’est la CSPE (contribution  au service public de l’électricité), à quoi sert cette taxe ?

  • A combler les déficits financiers d’EDF
  • Le financement du fonds de solidarité pour le logement
  • Le financement du chèque énergie (comme l’électricité est trop élevée, entre-autres à cause de la CSPE, on va créer un chèque énergie grâce à une augmentation de cette même CSPE…)
  • L’Etat n’ayant pas su réaliser des interconnexions avec les DOM-TOM, cette taxe vise à éviter les  surcoûts pour les populations d’Outre-mer

Oui c’est possible

Alors, au lieu de dépenser des milliards dans une indemnité de 100 euros, l’Etat pourrait investir pour accélérer les projets en cours, car, si les ZNI (zones non interconnectées) existent c’est parce-que le nucléaire est totalement absent dans ces zones, et seulement depuis 2017, l’Etat s’est réveillé en se disant qu’il fallait peut-être investir dans le nucléaire pour ces zones, afin d’éviter les surcoûts… Il faudrait aussi mettre en œuvre une vraie réforme d’EDF, il faut savoir que cette entreprise voit sa dette augmenter chaque année, d’1,5 milliards chaque année, à cause de coûts salariaux trop élevés (tous les salariés sont aux 32 heures et bénéficient de nombreux avantages), un projet Hercule visant à réformer EDF était en cours, mais la CGT n’étant pas d’accord, Bruno Le Maire a refusé de poursuivre le projet. Si l’Etat parvient à réaliser ces deux projets, la CSPE pourrait être baissée d’au moins 50 % (voire plus), cela représenterait 100 euros en moins sur la facture d’électricité de chaque français, voilà ce qui pourrait provoquer un vrai gain de pouvoir d’achat, mais pour cela, il faut avoir le courage de réformer…

Quelles sont les vraies solutions en matière de pouvoir d’achat ?

En attendant, il est compréhensible que cette indemnité ne s’adresse pas réellement à l’augmentation du prix de l’essence, de l’électricité ou du gaz, elle s’adresse à toute la population face à une inflation qui s’élève à 4% (et surtout parce-que les élections arrivent). Au lieu de donner 100 euros à tout le monde sans raison, on peut et on doit augmenter le pouvoir d’achat des français, mais il existe d’autres moyens : la prime au travail de Xavier Bertrand va dans ce sens, mais on peut également augmenter les salaires, parce qu’il est vrai que les salaires sont faibles en France, pourquoi ? Parce- que les cotisations salariales sont très élevées, dans ce cas, nous pouvons imaginer mettre en place une TVA sociale, admettons de trois points, cela pourrait représenter une augmentation de tous les  salaires de 3 % (au lieu de créer un effet de seuil avec cette indemnité de 100 euros qui ne s’appliquera uniquement à ceux gagnant moins de 2000 euros par mois), mais Emmanuel Macron n’a pas voulu, parce-que la TVA « c’est injuste ! » .  Si l’Etat accepte, enfin, de bien vouloir réformer le pays comme il se doit, alors un français au SMIC, paiera 160 euros en moins par an sur ses factures d’électricité et de gaz et gagnera 45 euros par mois sur sa fiche de paie, soit 540 euros par an….

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