Ecologie

La viande, la gastronomie :  le nouveau champ de bataille de nos amis écologistes !

« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès. » . Voici le contenu d’un tweet publié par le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, le dimanche 9 Janvier. En soit, rien de particulier dans cette publication, et même pour un candidat communiste, je dois avouer qu’il met le doigt sur un problème essentiel en France :  le fait qu’une partie de la population française, et notamment les plus jeunes, n’arrivent pas à pouvoir profiter de la gastronomie française et déguster de bons mets français. La plupart du temps, la viande que consomment les classes moyennes et populaires, sont de la viande de basse qualité. En soit, il peut paraître logique qu’une phrase comme celle-ci puisse paraître évidente mais pour autant, non.  

Ce simple tweet, a provoqué un tollé monumental :

Sandrine Rousseau est la première à avoir répondu, en dénonçant une vision « excluante » et en disant : « On peut être Française et Français depuis plusieurs générations et adorer le couscous », au moins la porte-parole de Yannick Jadot reste constante dans la caricature. Néanmoins, la polémique a continué à enfler, chez les écologistes, comme : « C’est toujours réducteur de vouloir, comme ça, décrire ce que serait la France ou la gastronomie française en mangeant tel ou tel produit. Ce n’est pas inclusif. Les pratiques alimentaires, les goûts, les spécialités évoluent, rien n’est figé. Si vous demandez aujourd’hui leur plat préféré aux Français, la réponse c’est le couscous. », c’est vraiment une obsession chez eux, le couscous .  En clair,  ce qui est reproché au Fabien Roussel c’est d’avoir tout d’abord parlé  de « gastronomie française » en évoquant le vin, la viande et le fromage, mais ça serait excluant et trop restrictif ; certains en viennent même à l’accuser d’avoir le même discours que le RN. Et surtout, ce qui déplaît aux écologistes,  c’est que Fabien Roussel parle de viande, qui est l’ennemi numéro un des écolos.

Cette « affaire » est assez révélatrice de la transition de la société française vers une société américanisée où la restriction de la liberté d’expression est le maître-mot.  La moindre phrase employée peut tout de suite déclencher la polémique, communautaire ou politique.

 

Caricature de l’antiracisme

Je ferai très prochainement un article sur la cancel culture et le politiquement correct, l’occasion de parler de cette culture  de la polémique,  mais revenons-en au sujet.  Pour certains, qualifier « le vin, le fromage et la viande » de gastronomie française c’est du nationalisme, de l’exclusion… Ce qu’il serait bon de comprendre, c’est que, la viande, le fromage et la viande composent la gastronomie française classique, mais dire ceci, ce n’est pas exclure ceux qui aiment le couscous, le couscous ne fait pas partie de la gastronomie française classique, mais ceux qui mangent du couscous sont français, et au même titre, rien n’empêche les friands de la gastronomie française de manger du couscous. Il est vrai qu’entre-les lignes, le message de Fabien Roussel pourrait être assimilé à une forme de protectionnisme, ce qui n’est pas étonnant, puisque le PCF est un parti historiquement nationaliste de gauche, mais le message principal, c’est la dénonciation du fait qu’une partie de la population, ne puisse pas connaître la gastronomie française. La réponse de Sandrine Rousseau, s’inscrit très clairement dans une caricature de l’antiracisme.

En fait, ce qu’il faut surtout retenir de cette polémique, c’est que si la position de Fabien Roussel fait polémique, c’est déjà parce-que le fait de brandir le mot « gastronomie française », ça fait peur à certaines parties de la population : se dire fier de la culture gastronomique française, ce n’est pas rejeter les cultures gastronomiques étrangères, bien au contraire. EELV, à son habitude, a souhaité se positionner dans une démarche purement communautaire, et tenter de gagner des voix sur ce terrain, en brandissant la carte de l’identitarisme.

Et si la véritable controverse n’était pas la viande en elle-même ?

 Ce  qui fait polémique,  en réalité, c’est que Fabien Roussel, ose dire, qu’il aime la viande, ce qui ne peut pas passer chez les écologistes contemporains qui considèrent que la viande c’est le mal incarné. Fabien Roussel ne cache pas son appétence pour la viande par ailleurs : « la vie à base de quinoa et de tofu est fade ». Je n’ai absolument rien à reprocher aux végétariens, végétaliens et aux végans, fervent partisan du libéralisme, chacun doit être libre de s’alimenter comme il le souhaite, mais cela doit aller dans les deux sens : or, aujourd’hui, les écologistes (et les « animalistes »), prônent une version liberticide de l’alimentation, ils fustigent, très clairement, ceux qui mangent de la viande, ou ceux qui se portent comme défenseur de la gastronomie française, qui est à base de viande.  La réaction des écologistes aux propos de Roussel en est la meilleure démonstration.   Depuis que ceux-ci sont arrivés au pouvoir dans plusieurs mairies, ils n’ont cessé de faire la guerre aux amateurs de viande :

  • Le maire de Lyon qui avait pour projet d’instaurer et généraliser des menus sans viande
  • La même mairie mais aussi celle de Strasbourg qui retirent le foie gras de ses tables pour Noël

Je ne m’attarderai pas à faire un bilan des mandats écologistes depuis 2 ans, ce n’est pas l’objectif, pourtant ça serait pertinent d’en faire un article, cela vaut le détour !  

Dans tous les cas, le surnom « pastèques » souvent attribué, leur va à ravir, l’écologie que prône EELV n’est qu’une écologie de restriction, dogmatique, liberticide et qui ne peut conduire qu’à l’avènement du « totalitarisme vert ».  La volonté des écologistes, de, criminaliser ceux qui osent manger de la viande est révélatrice d’un manque de respect de deux de nos trois grands principes républicains : la liberté et l’égalité.

Une liberté en déclin

Développons les menus de substitution pour les végétariens, les végan mais aussi pour les religieux. Il le faut, cela est nécessaire et c’est du respect. Pour autant, si la liberté de ne pas manger de la viande est accordée aux végétariens et aux végans, cela doit être réciproque. D’ailleurs, ce sont ceux qui criminalisent aujourd’hui les consommateurs de viande qui étaient les premiers à manifester contre le pass sanitaire, prétextant que c’était « une atteinte à la liberté ».

Une caste déconnectée de la réalité

Cependant, ce débat sur la viande, démontre une seule chose, que les écologistes sont une caste qui ne s’adresse qu’à une population particulièrement aisée et déconnectée des réalités (en d’autres termes : des bobos). Actuellement,  le pays qui connaît la plus forte hausse de demande en viande, ce n’est pas un pays occidental (et oui ce ne sont pas les Etats-Unis, pays tant décrié par nos amis de gauche) .  Tous les pays qui connaissent une forte hausse de demande en viande ne sont pas des pays développés mais des pays émergents, pour une simple raison : ils ont longtemps considéré la viande comme un luxe auxquels ils n’avaient pas accès, aujourd’hui, ils peuvent goûter à ce privilège, logiquement, ils ne vont pas se priver. Pendant que nos amis écologistes discutent donc autour d’un barbecue de steak de soja en crachant sur les bouchers et en culpabilisant les viandards, il faut savoir que même si tout l’Occident devient végan, la demande en viande continuera d’augmenter ! Au lieu de culpabiliser ceux qui mangent de la viande, les écologistes feraient mieux de dépenser l’argent qu’ils ont économisé en ne consommant plus de viande, pour s’acheter une calculatrice. Ils se défoulent sur des personnes  qui ne représentent rien dans la pollution mondiale.

Au même titre, preuve que les écologistes sont déconnectés de la réalité et surtout des classes populaires, comme dit auparavant, ceux qui ont le moins accès à de la viande de qualité, ce sont les plus démunis. Quand Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon, a choisi de supprimer les menus avec viande à la cantine scolaire, les premières victimes, ce ne sont pas les enfants aisés, qui pourront avoir accès à de la viande de qualité dans leur vie familiale, mais ce sont des enfants issus de familles modestes qui deviennent réduits à ne jamais pouvoir connaître la gastronomie française.  La cantine scolaire est le lieu, par excellence, de réduction des inégalités socio-économiques, ce fut notamment un des arguments, à juste titre, de Jean-Michel Blanquer pour garder les écoles ouvertes durant la crise sanitaire : la cantine scolaire permet de garantir au moins un repas équilibré par jour, pendant 5 jours, ce qui n’est pas le cas dans nombre de quartiers populaires. Et enfin, dire, comme beaucoup « il faut réduire drastiquement la consommation de viande ! », cela poste question : que veut dire « drastiquement » ? Cela représente combien ? Et surtout,  je sais que c’est difficile à comprendre pour individu jamais  sorti  de Belleville,  mais ceux qui produisent la viande, ce ne sont pas forcément de « grosses exploitations capitalistes » mais aussi des petits éleveurs, qui vivent de leurs ventes, qui ne connaissent pas les 35 heures, qui ne connaissent pas les congés payés et la protection sociale des salariés… Si demain, la consommation devait être réduite « drastiquement », ce sont beaucoup de ces éleveurs, qui seraient obligés de fermer leur exploitation et qui se retrouveraient sur le carreau.  

Pour en revenir au sujet initial, Fabien Roussel, sans vraiment le vouloir, a réussi à se mettre en avant et à faire parler de lui, ainsi, certains sondages lui créditent jusqu’à 5 % des voix ce qui n’était pas arrivé depuis un longtemps pour un communiste !  La controverse provoquée par cette phrase est en revanche assez inquiétante : une évidence pareille peut provoquer des pluies torrentielles de critiques. C’est assez révélateur de l’époque dans laquelle nous vivons : la moindre phrase peut être, de suite, assimilée à de la provocation ethnique, parce-que Fabien Roussel aurait exclu tout comme une communauté en faisant l’éloge du vin, de la viande ou du fromage. Je n’apprécie pas du tout Fabien Roussel, pour autant, force est de constater, que, le secrétaire général du PCF, à l’inverse d’une grande partie de la gauche, n’a pas perdu le sens républicain. 

Une réflexion sur “La viande, la gastronomie :  le nouveau champ de bataille de nos amis écologistes !

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